Lectorat et diffusion

La diffusion de la revue procès semble avoir été de nature "artisanale".

La question de la diffusion est indissociable de celle du lectorat. On imagine qu’il s’agit avant tout des collègues et des étudiants, même si on a peu d’informations sur les lieux d’envoi de la revue.

Des bulletins d'abonnements étaient régulièrement publiés dans les numéro de procès.

La liste des souscripteurs ayant été perdue[1], il n’est plus possible de savoir qui était abonné (institutions et particuliers) même si la correspondance permettrait sans doute de tracer quelques fils. On n’est pas beaucoup plus renseigné sur les envois vers l’étranger, où le succès du mouvement en Amérique latine ou en Afrique doit sans doute plus aux voyages et rencontres personnelles de certains membres, qu’à la diffusion propre de la revue.

Avec sa diffusion « artisanale »[1], l’histoire de la revue procès. Cahiers d’analyse politique et juridique témoigne de la difficulté d’un groupe à dépasser ses limites constitutives pour s’ouvrir effectivement vers l’extérieur et prendre pied dans la doctrine de son temps. Malgré la volonté d’ouverture revendiquée, force est de constater que l’entreprise a échoué, conduisant à la fin du collectif à l’orée des années 1990.

Nos investigations ont confirmé que la revue était peu diffusée dans le monde académique. Elle n’est disponible dans son intégralité que dans très peu de bibliothèques. Selon nos recensements, réalisés dans les principaux catalogues universitaires (Sudoc, KvK, WorldCat) et complétés par des recherches plus ciblées et un sondage sur les listes professionnelles pour les bibliothèques de recherche française, sur les 38 bibliothèques recensées disposant d’au moins un numéro de procès, seules 7 bibliothèques françaises et une seule bibliothèque étrangère (la Bibliothèque de l'Université Saint-Louis à Bruxelles) disposent de la collection complète.

 

[1] Expression de P. Dujardin à l’occasion de la table ronde de l’UJM consacrée à la revue (18 juin 2019).

 

[1] Aveu de Jacques Michel lors de la table ronde de l’UJM consacrée à la revue (18 juin 2019) : après plusieurs année, il a décidé de faire du tri dans ses documents et a fini par jeter cette liste. Dans un entretien avec Martine Kaluszynski, il indique toutefois que « procès a pris de l’ampleur : 200 abonnés environ (des juristes à 80 %, français pour l’essentiel, quelques amis de partis politique, sympathisants, des praticiens cabinets d’avocats, très peu du côté de Nanterre : Balibar…) » (entretien de Martine Kaluszynski avec Jacques Michel, 2 mars 2004) ; pour Evelyne Serverin, « procès est lu par les étudiants, les profs » (entretien de Martine Kaluszynski avec Evelyne Serverin, 24 février 2005).